L'envie de découvrir un ailleurs lointain est ce qui nous fait vibrer, et pour comprendre le monde qui nous entoure le voyage restera toujours notre moteur.

Notre Asie est multiple, foisonnante, créative, d’une énergie folle, elle nous propulse dans un tourbillon d’expériences sensorielles et d’émotions sincères. C’est cette Asie que nous voulons partager avec vous, celle des ateliers, des savoir-faire qui se transmettent de génération en génération, d'une nouvelle scène créative aussi, d’un art-de-vivre qui nous inspire passionnément et qui insuffle créativité et sens du beau à Atelier Ikiwa.

Les objets, tels les journaux intimes de notre mémoire, nous relient aux lieux que nous avons visités et aux personnes que nous avons croisées, apportant une âme à nos intérieurs, empreinte d’émotions.

Chaque objet raconte l’histoire d’une rencontre, réelle ou imaginaire, avec un artisan qui par la grâce de ses gestes et par sa sincérité nous a confié un rôle de passeur.

Chaque objet porte alors en lui la marque d’une histoire ancienne, du temps qui passe mais qui rend les choses encore plus belles, du travail de la main, respectueux d’un artisanat qui a toute sa place dans nos sociétés contemporaines. La tranquille élégance des choses qui ont vécu et que l’on peut continuer à aimer longtemps.

Il y a bien longtemps j’ai lu ce livre de Yukio Mishima. Il y est question d’une chose rêvée, le Kinkakuji, ou Pavillon d'Or (titre du livre également), à Kyōto, un temple fantasmé et magnifié pendant des années, et dont la découverte, enfin, brise, par ce que le héros considère être une laide réalité, des années d’idéalisation. Sa déception l’amènera à détruire par le feu en 1950 ce temple du 15ème siècle (cet événement a d’ailleurs réellement eu lieu).

Mes rêves d’Asie ont aussi commencé à distance, quand adolescente - sans internet et éloignée d’une vie urbaine - je nourrissais mon imaginaire des livres de Pearl Buck, de Yasunari Kawabata, de Marguerite Duras, et de tant d’autres.

Mais lorsque je suis allée au Japon pour la première fois, il y a 25 ans, et dans tous les autres pays d’Asie que j’ai pu découvrir également, lors de multiples voyages, la réalité a toujours été au-delà du fantasme, bien plus intense, bien plus riche, bien plus émouvante.

Mais ce que je cherche à faire répond toujours à l’émerveillement qui m’a saisie lorsque j’ai observé, dans un minuscule atelier de Kyōto, un artisan représentant la 15ème génération d’une même famille, tresser à la main avec une dextérité et une complexité inouïes de petites cordelettes servant à fermer les tomobako, ces boîtes en bois dans lesquelles on place les objets d’artisanat pour les protéger.

J’aimerais croire qu’il y a la place dans nos vies pour des histoires et des objets qui portent en eux l’émotion de la main qui les a imaginés et créés, même à 9000 kms de chez nous, et que préserver ces savoir-faire, pour pouvoir les ancrer dans nos modes de vie contemporains, donne du sens aux choses dont nous nous entourons, loin d’une standardisation mondialisée.